Loin de s’arrêter à l’évocation ludique et désuette des formes récréatives et paysagères du jeu de plage ou de l’évocation d’une enfance en devenir, ces petites fabriques éphémères convoquent les récits de guerre et les forteresses imaginaires. Les tunnels, donjons, tours, remparts, douves, fenêtres et jardins, tumulus, réserves, jeux et accessoires d’équipements de toutes sortes composent un florilège de données graphiques et une écriture plastique que l’on peut interpréter comme une carte primitive qui code et scénarise le récit animé de sa propre destruction à venir.
Fixé par le compte à rebours de la marée montante, le château de sable conduit une pensée pratique du sursis qui interroge et discute joyeusement de la solidité du concept comme celui de la forme en y programmant le scenario d’une bataille à venir. La forme attend sa métamorphose en un dispositif de lecture qui animera le récit de sa disparition.
Les dessins sont repris de photographies de châteaux de sable réalisés par des enfants sur la plage de Rochebonne (2017)
Les jeux d’assemblages d’algues, de galets, d’os et coquillages, décors ou structures que le sable permet d’assembler ou de mouler, cartographient une disparition à venir, autant de signes plastiques qui retardent la venue inexorable de l’eau .