Divisionnisme abstrait, “pictural element”, virtualité de la peinture, identification d’un territoire d’actualisation, espace en attente, matérialité ou immatérialité de la peinture, tentative d’épuisement ou radicalisation de l’espace pictural… sont autant de mots, d’actions ou d’expériences cherchant à identifier ou réactiver le mode de fonctionnement et la résistance de la peinture aux nouvelles visibilités du monde. Au milieu des années 90,la question pour moi est de savoir comment faire rentrer en résonance la peinture traversée par le développement de la reproduction numérique. C’est sans doute les dimensions génératives et relationnelles du travail de Lygia Clark, des boites de “bricodages” fluxus de G. Brecht ou de G. Maciunas en-deçà des systèmes de Christian Bonnefoi, Bernard Frize ou Véra Molnar qui m’incitent à ouvrir l’espace de la toile pour la découper et organiser selon un autre programme le rituel pictural. Les boites de touches ou de bandes permettent d’écrire, de dessiner ou d’épingler des scénarios plastiques élémentaires et nous confrontent à des espaces de jeux et de représentations liminaires. C’est dans les contextes saturés de la numérisation et de la standardisation du visible que tente de s’affirmer ironiquement la figure de l’unaire, ce transcodage minimaliste qui adopte une échelle de mesure élémentaire pour se réapproprier facétieusement le monde.