Entretien filmé à la galerie Data /Septembre 2024/
Production Galerie Data : Gabrielle Debeuret
Prise de vue/montage : Hugo Bourgeois
Gabrielle Debeuret présente rapidement l’exposition Print Screen de Pierre Braun puis présente Vincent Baby, historien de l’art en poste à l’INHA (Institut National d’Histoire de l’Art), qui a collaboré à de nombreuses expositions consacrées à Vera Molnar, en tant que commissaire ou auteur.
L’entretien expose le contexte de production des travaux graphiques de Pierre Braun. Il rappelle également la nature de sa collaboration avec Véra Molnar dans les années 80. Pierre Braun nous livre quelques pistes permettant d’éclairer ses travaux et sa démarche de création, plus de 10 ans après le début de l’irruption de l’informatique graphique dans les arts.
L’exposition PRINTSCREEN présente un deuxième volet du travail de Pierre Braun, en mettant en lumière ses recherches réalisées pendant l’année de son DEA d’Arts Plastiques, soutenu à Paris 1, en octobre 1985 sous la direction de François Molnar, Pierre Baqué et Bernard Teyssèdre. Ce mémoire de 5eme année faisait suite à son premier mémoire de Maitrise après 4 ans de recherches graphiques au centre de calcul de Paris 1, à l’IREM de Jussieu et au laboratoire de recherches expérimental des arts visuels de Paris 1.
Mémoire de DEA. Paris 1.
À travers l’utilisation du micro-ordinateur BFM 186, l’artiste précise son intérêt pour les fondamentaux de la visualisation graphique et la modélisation en trois dimensions. S’éloignant des rendus sophistiqués qui commençaient à émerger à l’époque, il adopte une approche épurée, privilégiant une esthétique minimaliste qui interroge et se concentre sur la précision des formes, la composition dans l’espace, les perceptions graphiques jouant entre la 2D et la projection 3D.
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À partir de 1981, Pierre Braun pratique le dessin programmé au centre de calcul de Paris 1 et à Jussieu (IREM), puis rejoint en 1982 le laboratoire de psychophysiologie de la perception dirigé par François Molnar au centre Saint Charles-Paris 1. Il fait la connaissance de Véra Molnar avec qui il collabore gracieusement entre 1984 et 1986 tout en poursuivant ses recherches avec François Molnar. Après les expérimentations pionnières des plotters du computer art des années 60 et 70, les créations de Pierre Braun interrogent l’actualité des tracés vectoriels et génératifs dans un processus de recherche artistique faussement condamné à l’obsolescence par les images rasters dites de « synthèse ». Interrogeant les motifs modernistes de la grille, du module ou de la répétition systématique, la sinusoïde (qui fait l’objet en 1984 d’une maîtrise en arts plastiques) lui fournit l’occasion d’élargir la programmation graphique aux formes rythmiques et harmoniques à l’échelle du tracé. Dans ses compositions 2D ou 3D (son DEA en arts plastiques porte sur la conception d’un logiciel 3D), il n’hésite pas à explorer autrement la démarche de composition graphique générative en interrompant les programmes linéaires et en multipliant les typologies des compositions graphiques sans jamais épuiser le sujet des algorithmes. Il suspend les parcours des tracés pour les reprendre plus épurés ailleurs, faisant la part belle à l’esprit du jeu, à l’étude et à l’improvisation graphique, à générer de l’hétérogène, à multiplier la qualité des tracés des machines au travail. Les parcours graphiques exécutés au traceur sur la feuille de papier agissent comme la production de micro-espaces qui émancipent le lien tangible entre l’écriture ancestrale des signes et le code numérique qui chiffre désormais les affaires du monde
Galerie data (Paris) / exposition Print Screen
