Au début des années 80, je m’applique à développer de nouveaux processus de création graphiques programmées. Les séries “Sinusoïdes”, “spirales carrés”,” trames et modules” initient au travers d’une importante collection de dessins une réflexion critique à propos de l’idéalisme graphique du Computer Art des années 70. Réalisés à partir d’une petite table traçante Texas Instrument, mes travaux graphiques revendiquent et privilégie la notion d’écriture graphique et de parcours temporels intempestifs qui s’opposent à une programmation dont le rendu final est prévisible.
Ce travail graphique élémentaire et minimaliste se réalise au moment où les premières machines deviennent accessibles au grand public (le minitel est tout juste opérationnel). En démystifiant le pouvoir des machines et en anticipant l’obsolescence de la technologie, j’interroge la prise de distance qu’implique l’activité artistique vis-à-vis des nouveaux biens d’équipements et la nouvelle industrie culturelles
comment le paradoxe de la matérialité perdure t-il avec la technologie et les médias ?
Aujourd’hui les algorithmes sont devenus l’élément constituant de notre réalité.Le régime numérique des arts est marqué par l’obsolescence et la surenchère technologique.
Il s’agit pour moi d’aller à l’encontre de cette surenchère en proposant des points de vue micrologiques aux confins du dessin, de l’écriture et du signe et qui répondent aux rythmes des parcours et de la répétition. Mes recherches se sont orientés vers la critique de la programmation graphique linéaire pour observer davantage le graphisme mis en jeu et ses effets paradoxaux de matérialité.
pourquoi poursuivre le programme si nous connaissons sa fin calculée ?
Comment témoigner de nos formes de sensibilité à la digitalisation du monde et à nos manières de fréquenter les machines ?
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